Pathologies Anévrismales
Généralités
Un anévrisme est une dilatation anormale de la paroi d’une artère, lorsque cette dilatation est supérieure à 50 % par rapport au diamètre de l’artère saine. Toutes les artères du corps humain peuvent être touchées mais certaines artères sont plus fréquemment atteintes (Aorte abdominale ou thoracique, artère iliaque, artère poplité, rénale etc…). Il s’agit d’une pathologie grave, qui à force de dilatation peut conduire à la rupture de l’artère atteinte avec hémorragie pouvant causer le décès, ou à la formation de caillots sanguin responsables d’embolies et d’ischémies. C’est une maladie qui touche principalement les hommes de plus de 60 ans (dans 5 à 10%) et plus rarement les femmes (1 à 5 %).
Causes
Les anévrismes sont le plus souvent lié à l’athérosclérose (accumulation de graisse, calcaire et cholestérol dans la paroi artérielle). Comme pour l’artériopathie, la fréquence augmente nettement en cas de facteurs associés (Tabac++, hypertension artérielle, antécédent familiaux…). Certains anévrismes peuvent résulter d’une compression de l’artère (par un muscle, un tendon).
Exceptionnellement certaines infections ou maladie inflammatoire peuvent fragiliser la paroi artérielle et sont responsables d’une dilatation anévrismale.
Symptômes et complications
Les symptômes sont souvent absents, et le diagnostic est parfois fait de façon fortuite sur un examen d’imagerie pour une autre maladie ou dans un contexte d’urgence lors de la rupture de l’artère. Le dépistage chez les catégories de patients à risques est important. La rupture est rare mais peut être fatale, son risque augmente progressivement avec l’importance de la dilatation. Lorsque l’anévrisme devient important en taille, il peut entraîner des douleurs, ou bien la compression des organes du voisinage (voies urinaires par exemples). Enfin, dans la zone dilatée, peuvent se former des caillots de sang (emboles), qui peuvent migrer avec le flux artériel, et venir boucher des artères en aval, déclenchant une ischémie. L’ischémie de membre nécessite une intervention en urgence pour déboucher les vaisseaux et sauver le membre de la nécrose/gangrène.
Lorsque l’anévrisme atteint un certain critère de taille selon l’artère touché, il faut envisager un traitement chirurgical pour éviter les complications
Traitements
Deux techniques chirurgicales sont à envisager selon la localisation de l’anévrisme, sa morphologie, et selon des critères relatifs au patient (âge, état général…)
Traitement par endoprothèse :
Consiste à déployer sur la zone anévrismale, par l’intérieur de l’artère, une prothèse en tissu synthétique renforcée par un stent en métal, qui va exclure l’anévrisme de la circulation. Cette intervention endovasculaire se fait au bloc opératoire, sous contrôle radiologique, avec une anesthésie locale ou générale (selon l’artère à traiter). La prothèse est introduite en ponctionant directement une artère périphérique (le plus souvent au pli de l’aine), et ne laisse pas de cicatrice.
Le patient est gardé en surveillance 24 à 48h, pour surveiller le point de ponction artérielle et éviter le risque d’hématome.
Cette technique efficace et peu invasive n’est possible que selon des critères morphologiques précis de l’anévrisme.
Elle nécessite un suivi régulier post opératoire, pour vérifier la bonne exclusion de l’anévrisme et détecter la présence de fuites.
Traitement chirurgical :
La « mise à plat greffe » chirurgicale, consiste à remplacer en chirurgie ouverte l’artère anévrismale par une prothèse qui est cousue directement sur l’artère saine avant et après l’anévrisme. Cette technique très efficace, pratiquée depuis longtemps, présente des risques opératoires plus importants. Notamment des risques hémorragiques pendant et après la chirurgie, des risques d’embolies (migration de caillots sanguin qui bouchent les artères), et des problèmes des cicatrices (abcès, hernies de la parois…).
La surveillance post opératoire est donc plus longue avec une durée d’hospitalisation de 4 à 15 jours.
